samedi 14 janvier 2017

Entretien avec Guillaume Richard

Guillaume par Greg Vezon
Trash Times fait partie de la génération de fanzines ciné des années 90 et du début 2000, dont on pensait à l'époque qu'ils représentaient comme un dernier baroud d'honneur de cette presse amateur condamnée à disparaître doucement mais surement suite à l'invasion inéluctable du média internet dans les chaumières des cinéphiles, voyant là une manière facile et peut-être aussi plus économique de s'intéresser au cinéma qu'ils affectionnent.
Mais à l'instar des Darkness, Médusa, Scream ou autres Vidéotopsie, Trash Times nous est revenu. Pourquoi ce retour, quand, comment, où va-t-il...? Pour en savoir plus j'ai posé toute une série de questions (divisées en 3 points : "la genèse" , "la renaissance/redux" et "le futur") au créateur et rédacteur en chef de Trash Times, Guillaume Richard.

La genèse

-Quand et comment t'est venue l'envie un jour de réaliser un fanzine? 

C’est venu assez tard, l’idée a germé après l’adolescence. Au début des années 90, j’allais pas mal aux concerts punk et hardcore sur ma région et il y avait toujours des fanzines aux alentours, j’ai commencé à en acheter, à en lire... J’étais un fan de BD depuis tout petit et à la même époque je fréquentais aussi régulièrement une librairie de comics VO, dont le gérant – l’auteur de SF français Francis Valéry (Le Téléphile, Fandom) – importait également des revues américaines de ciné assez cheap mais captivantes comme Filmfax, Psychotronic Video, Cult Movies, Shock Cinema, Ecco... A leur lecture je me suis passionné pour les films d’exploitation américains, les oldies, dont on parlait peu en France dans la presse spécialisée, à part parfois dans de rares zines comme Monster Bis et Atomovision. Ainsi a commencé une espèce de quête pour découvrir ces films inédits, qui se poursuit encore aujourd’hui. J’ai eu l’envie de faire partager mes découvertes et le support du fanzine qui faisait partie de mon environnement s’est imposé de lui-même. J’avais collaboré à un zine local (Bad Karma), et je me suis mis à bricoler mon propre zine aux ciseaux/colle, ça s’appelait It’s Alive ! Mais dans la forme le résultat était assez loin des magazines que j’avais en modèle, et le seul numéro n’est pas sorti du cercle des potes. J’ai mis un peu d’argent de côté et je me suis acheté mon premier ordinateur en ’96 et j’ai pioché dans les textes d’It’s Alive pour faire le premier Trash Times, qui a été conçu une nuit dans le local à photocopies du quotidien local, Sud-Ouest, où je faisais parfois des remplacements.     
  
-Tu te souviens comment tu as abordé le premier numéro de Trash Times?

Le sommaire a toujours reflété mes lubies monomaniaques du moment et mon goût pour l’inédit et l’obscure : les films de monstres de Corman et les cartes illustrées rétro Mars Attack pour le numéro un ; Russ Meyer, Herschell Gordon Lewis, Godzilla et Troma pour la suite... Dans un soucis d’économie, j’avais opté pour un petit format A5, sur 16 pages mal photocopiées. L’évolution s’est faite progressivement. Le premier lectorat c’était les copains, les potes des potes. Le zine se vendait dans quelques boutiques sur Bordeaux et en VPC. Quand des magazines comme Mad Movies, L’Ecran Fantastique, Starfix et autres Toxic ont commencé à parler de Trash Times, le lectorat s’est élargi aux fans de Bis. Au numéro 7, le fanzine qui s’était bien étoffé, est passé au format A4 en 1999. 


-Il y avait également un site internet, Trash-times.com, c'était un complément au fanzine ? Quand tu as arrêté TT en 2005, le site est mort avec lui. Tu n'as pas pensé, comme certain l'ont fait, continuer avec une version sur le net, un webzine? 

En 2000, j’ai été contraint de laisser TT pendant un an pour cause de service militaire. A mon retour, au chômage, j’ai pris mon temps pour relancer le fanzine plus sérieusement, et pour apprendre à faire un site internet. Comme pour l’utilisation d’un ordinateur ou l’apprentissage du graphisme, ça s’est fait de manière autodidacte. Le site était complémentaire au zine, dans le sens où il traitait du même cinéma mais sous l’angle de l’actu du DVD, des festivals... Il permettait surtout de faire connaître le fanzine aux internautes. Mais à l’impersonnalité et à la virtualité du web, j’ai toujours préféré le papier. Mon père travaillait dans la presse au journal local et il m’a transmis très jeune cet amour de l’objet imprimé. J’en ai même fait mon métier en bossant comme imprimeur pendant quelques années. Alors tu penses bien que quand j’ai dû arrêter Trash Times en 2005, le site n’était pas le plus grand de mes regrets. Puis en tant que fanzineux pratiquant, je n’ai jamais cru aux e-zines ou webzines. J’ai toujours l’impression de feuilleter une maquette en PDF avec un sentiment d’inachevé...

-Tu as traité et tu traites encore de sujets très variés dans TT, mais tu peux nous dire vers quoi vont tes préférences? Qu'est-ce qui t'attire le plus dans le cinéma ou dans d'autres domaines?

Les sujets que j’ai pu traiter dans mes articles ou dans les entretiens que j’ai pu conduire dans Trash Times reflètent une partie de mes goûts assumés pour les films d’exploitation américains et la série B des années 30 à 80, avec une grosse emphase sur les sixties et les seventies. Comme je l’ai dit, c’est une quête qui a commencé pour moi il y a plus de 25 ans, à l’ère de la VHS, et qui se prolonge encore aujourd’hui, même si les découvertes sont plus rares et que ça m’accapare moins de temps qu’auparavant. C’est une démarche personnelle en marge d’une cinéphilie plus « respectable » et d’une consommation ponctuelle d’Entertainment pop-corn au multiplexe du coin comme tout un chacun... La musique a toujours été vitale et la « bande-son de ma vie » est à très grosse majorité rock, avec une inclinaison naturelle pour le Punk et le Garage-rock qui sont des styles intimement liés à cet univers pulp de vieilles séries B et de « Trash Culture » que j’affectionne. Et bien sûr, la bande-dessinée, depuis tout jeune : du Marvel chez Lug, du Arédit / Artima, du Conan, du Judge Dredd, du Creepy, de la BD européenne en petit format... Mais aussi les artistes indépendants qui ont émergé dans les années 90 – Mark Schultz, Dave Stevens, Charles Burns, Mike Allred... Jean-Marie Arnon pour la France. Je suis un rejeton de la culture populaire des années 70-80, on n’échappe pas à cet héritage...

-Que gardes-tu comme souvenirs de ces premières 9 années (1996-2005) de TT?

De bons souvenirs en général. Je suis assez fier d’avoir accompagné cette évolution du petit zine bricolé à ce que c’est devenu. Content qu’il ait marqué certains lecteurs, certains fanéditeurs... Même si vers la fin c’était devenu une vraie usine à gaz avec une douzaine de collaborateurs à gérer, une ligne éditoriale qui m’échappait, un site internet à alimenter... Quand une passion devient trop chronophage, la notion de plaisir passe au second plan. Et quand y a plus de plaisir, c’est le début de la fin.

Couverture de Greg Vezon
-Parmi les nombreuses interviews qu'on peut trouver dans les TT, il y a notamment ce très bel entretien avec Donald G. Jackson dans le n° 13, d'autant plus marquant que le réalisateur est décédé quelques semaines après. 

Quand j’ai contacté Donald G. Jackson pour lui proposer un entretien carrière, il sortait juste d’un long séjour à l’hôpital. Il m’a appris qu’il était atteint de leucémie et je pense que recevoir ce type d’ attention dans ces instants lui a fait du bien. Il a pris ça très à coeur, il était très honoré de partager sa vie et ses films avec les cinéphiles français. On a échangé régulièrement pendant quelques semaines, il était très enthousiaste et plein d’espoir pour l’avenir. Je pense qu’intérieurement il savait qu’il était condamné et que cette période de rémission serait probablement la dernière. Il est décédé quelques semaines avant la sortie du numéro. C’était assez émouvant.


Redux

-Pendant les 10 ans qui se sont écoulés, entre la fin de TT et sa résurrection, tu as travaillé sur d'autres projets, pour d'autres fanzines ?  

Après Trash Times j’ai pigé à droite à gauche sans trop faire d’effort, un truc pour Mad Movies, un truc pour l’éditeur de DVD Néo Publishing... Puis j’ai pris mes distances avec le petit milieu du fandom Bis. Je me suis intéressé à d’autres choses, on a monté un petit groupe de punk-rock avec des copains... Plus tard, quand l’envie d’écrire était trop forte, j’ai tenu des petits blogs où je me diversifiais déjà ; je parlais BD, musique, ciné aussi bien sûr : Trashdance, Superspook ! Déjà l’idée de refaire un zine me taraudait. Puis un jour totalement par hasard en achetant mes clopes, j’ai découvert Metaluna en kiosque, j’ai trouvé le projet très prometteur et plein de potentiel et j’ai voulu en être. J’ai commencé à collaborer au numéro 4 jusqu’au dernier numéro. Quand le titre a été annulé, j’ai suivi Rurik Sallé dans l’aprés Metaluna en participant au premier numéro de Distorsion. Ca reste une excellente expérience, très enrichissante, même si le fait de quitter l’équipe pour me concentrer sur mon propre fanzine n’a pas été bien perçu par tout le monde... 

-Après ces 10 années tu reviens à TT. Pourquoi? C'est l'exemple du retour (avec succès) d'autres fanéditeurs qui t'a donné cette envie? Ou elle germait déjà dans ton esprit ?

Comme je l’ai dit, aux alentours de 2012, j’avais déjà l’intention de refaire un fanzine, mais pas forcément Trash Times. A un concert j’ai rencontré un camarade qui faisait un prozine orienté sur le Garage et la culture rock’n’roll depuis des années, Cyril de Target. Pendant quelques mois on a planché sur un nouveau fanzine, entre Trash Times et Target, les deux univers étaient faits pour se rencontrer. Puis le projet n’a pas abouti et Cyril est retourné vivre à Paris. Depuis quelques mois, il a lancé La Nouvelle Revue Instructive. C’était dommage, mais ça m’a complètement reboosté, j’avais plein d’idées et j’ai mis tout ça à profit d’un nouveau zine plus personnel, pas seulement consacré au cinéma mais à toutes mes autres passions : musique, BD, littérature, la culture populaire en général, et toujours en conservant l’angle « vintage » qui m’a toujours plu. J’envisageais ça un peu comme une version papier de Superspook!, puis en y repensant j’ai réalisé que Trash Times serait toujours un titre parfaitement adapté. Pour moi il a toujours évoqué une époque – de prédilection, les années 60-70 – où la culture populaire était taxée de « culture poubelle » par les garants de la « vraie culture ». Il aurait été dommage de l’abandonner. Sur les conseils de ma compagne, j’ai fait la promotion de mon projet sur Facebook et j’ai échangé avec d’anciens camarades fanzineux comme Didier de Médusa ; ça m’a rassuré de constater qu’il y avait toujours un lectorat pour les fanzines. Dix ans auparavant c’était moins évident... J’ignorais si ça allait être les mêmes lecteurs ou de nouveaux ? C’était un peu l’inconnu...



-Il existe clairement une différence entre l'ancien TT, très orienté cinéma bis, et la nouvelle version "redux" avec des sommaires plus variés  (ciné, comics, musique...). Ce changement s'est fait naturellement, ou bien y avait-il une volonté de ta part d'aborder d'autres thèmes, de faire nettement une distinction entre l'ancien et le nouveau TT?

Pouvoir aussi bien parler du ciné que j’aime, mais aussi des groupes que j’aime, des bouquins et des BD que j’aime, était pour moi la condition sine qua non du retour au fanzine. Et puis en pensant aux sujets que je voulais aborder dans ce nouveau zine, ça m’est apparu comme une évidence, les trois médium – ciné, musique, BD – ont tellement de liens et de ramifications entre-eux qu’il serait dommage de ne pas les explorer et les considérer comme un seul et même univers culturel. C’est ce genre de connexions que cette version « redux » tente d’établir, à travers des articles comme Vampirella au cinéma dans TT#16, Mike « Something Weird Video » Vraney manager de groupes Punk dans TT#15, Kenneth Anger et les Stones dans TT#17... On parle de ce qu’on aime mais avec une approche différente et une vision plus élargie. Pour moi, il y a une cohérence assez évidente dans tout ça, ne serait-ce que par le contexte « pop-culture vintage » qui reste le même depuis le premier numéro.

-L'équipe rédactionnelle a changé aussi, elle était plus importante avant, c'est voulu?

Il n’y a plus vraiment d’équipe rédactionnelle, du moins pas comme dans les années 90-2000. Avoir beaucoup de collaborateurs, ça a ses avantages mais aussi ses limites. Je trouve que ça a pas mal tendance à désincarner un fanzine, qui doit quand même refléter la vision ou la personnalité d’un fanéditeur, tenir un tant soit peu une ligne éditoriale personnelle. Autrefois, avec dix contributeurs, je passais plus de temps à gérer la correspondance qu’à préparer mes papiers. En 2015, j’ai eu le besoin de repartir seul comme au premier numéro pour ancrer Trash Times dans ses nouveaux axes. C’était peut-être aussi une sorte de défi perso à l’approche des quarantes ans. J’ai donc quasiment tout fait dans les trois derniers numéros : rédaction, interviews, traductions, graphisme et maquette. C’est aussi moi qui colle les enveloppes ! Maintenant que Trash Times est sur ses rails, je ne suis pas fermé à accueillir quelques collaborateurs. Certains anciens rédacteurs m’ont d’ailleurs rejoint, de nouveaux lecteurs me contactent... Une micro-équipe est en train de se monter doucement. Le critère c’est d’être passionné par le même univers et avoir des choses intéressantes à raconter ou à faire partager. Je reste toujours ouvert aux bonnes idées.  

-Comment choisis-tu les sujets pour TT? Tu suis l'inspiration du moment ou tu planifies bien à l'avance?

Généralement je me passionne pour un sujet, et j’accumule les informations, je retrouve les livres, les films... L’étape suivante consiste en un binge-gobage d’informations sur une période qui peut durer plusieurs semaines. Je prends des notes, je laisse tout ça enterré, macérer des mois, des années parfois et je passe à une autre obsession... Puis c’est le sujet qui me rappelle pour une raison ou une autre et je me replonge dedans pour relater tout ça à ma sauce. C’est un peu en deux temps, mais c’est toujours très documenté et passionnel.  


Le futur

-Tu sembles vouloir enchaîner des sorties régulières pour ton zine, c'est quand même du travail. Tu arrives facilement à concilier ça avec une vie professionnelle et familiale, ou avec d'autres activités?

J’ai la chance de ne pas être un gros dormeur, et d’avoir une compagne conciliante et supportrice. Je sectorise pas mal, j’ai un boulot dans l’administration qui paye les factures, où je ne communique pas sur mes activités associatives. A la maison, j’essaye de concilier intelligemment mon temps entre fanzine et famille. L’année du relancement de Trash Times, j’ai eu mon premier garçon et ça a changé pas mal de choses dans ma vie, mais il y a aussi eut une espèce de symbolique qui m’a donné du courage pour aller au bout de mon projet. Moi aussi j’ai eut droit à ma grossesse ! Non, ce n’est pas toujours facile de tout vouloir gérer, j’essaye de faire les choses méthodiquement, et parfois ça peut engendrer des retards. C’est aussi ça être indépendant...   

-Justement tu as des projets liés au fanzinat, au cinéma ou autre? 

Pas du tout ! A part Trash Times 18, 19, 20..., de nouveaux concerts avec mon groupe. Je suis comblé !

-Comment vois-tu l'évolution de TT? Y a-t-il des sujets particuliers que tu aimerais aborder?

Je ne me projette pas trop. A court terme, je travaille pour élargir la diffusion en librairies. Voilà... Des sujets à aborder ? J’en ai des tas sous le coude. Ca prend juste du temps de bien les préparer et de bien les traiter. Mais on prend le temps, Trash Times c’est reparti... pour au moins dix ans ! Merci aux lecteurs, anciens, nouveaux et futurs. Merci à toi Laurent de perpétuer ce travail de mémoire du fanzinat et de promotion de la petite presse alternative. 

  • Merci à Guillaume pour sa disponibilité.

2 commentaires:

  1. Hello !

    Guillaume a participé à l'aventure Metaluna-Distorsion, et c'était génial. Et le fait de partir pour se concentrer sur son propre fanzine est totalement compréhensible, évidemment, et tout ça a été 'bien pris'. Certains de l'équipe de Disto sont d'ailleurs encore aujourd'hui des lecteurs de Trash Times redux. Long live Trash Times !

    En revanche, Guillaume, es-tu certain que "le fait de quitter l’équipe pour te concentrer sur ton propre fanzine n’a pas été bien perçu par tout le monde" ? Es-tu certain, honnêtement, que ça n'est pas plutôt que tu serais parti sans le dire frontalement, sans donner de nouvelles pendant des lustres, évitant les rendez-vous, en faisant miroiter un papier qui n'est jamais venu, laissant donc quelques pages vides dans le sommaire que l'équipe a du remplir in-extremis à quelques jours de l'impression ?
    Je pose juste la question, Guillaume, sans colère ni fâcherie ! Ne réécrivons pas l'Histoire, le net est si propice à ce genre de choses...

    Mais tout est bien qui finit bien, puisque le Disto en question, Distorsion Shock !, a été au final le plus gros carton des trois premiers Distorsion.
    Comme quoi, il y a un Dieu !

    Bises à tous,
    Camille

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    1. Bonjour Camille. C’est étrange, je ne te connais pas... Etrange, comme de découvrir ce message pétri de rancoeur, ici et maintenant, 2 ans après les « faits ». Comment pourrais-je t’en vouloir quand tu parais répéter stupidement la portion de vérité qui semble avoir été inculquée dans le camps Distordu et peut-être au-delà. Je ne vais pas chercher à te convaincre car au fond tu t’en contrefout de moi et même de Trash Times. Saches juste qu’en terme de réécriture de l’Histoire tu te poses là, en omettant les détails et le contexte, en rapportant « ta vérité », celle qui fait passer « les tiens » pour des victimes et les absents pour de fieffés malhonnêtes. Quitte à alimenter ta vaine polémique, je vais te répondre en dates clés, ce qui devrait passionner le féru d’Histoire que tu es, à défaut de faire changer ton jugement.

      Mai 2014 : j’apprends que je vais être papa. Symboliquement, j’engage les préparatifs pour le retour maintes fois reporté de Trash Times. Juin : réalisation d’une interview pour Metaluna Mag N°10. Fin juillet : on apprend l’arrêt du magazine. Août : rencontre à Bordeaux avec l’ex boss de Metaluna Mag et futur chef de Distorsion, auquel je tente de faire comprendre mon intention de prendre du recul vis à vis de ses projets pour me consacrer prioritairement à Trash Times et à ma famille qui s’agrandit. Décembre : parution de mon interview prévue pour Metaluna n°10 dans Distorsion n°1. Février 2015 : naissance de mon fils et premiers échanges par mail pour élaborer le sommaire de Disto N°2, auxquels je me garde bien de prendre part au vu des circonstances. Avril : lancement des précommandes de Trash Times #15. Fin avril : par sympathie pour le boss de Disto et face à son insistance, j’accepte un article de commande pour son N°2. Grossière erreur ! Quelques jours après, il me dit que la deadline est « au plus vite », « 15 jours max », tout en sachant que je travaille dur, seul et sur tous les fronts pour achever TT15 et l’envoyer chez l’imprimeur dans les temps pour pouvoir faire la tournée des dépositaires parisiens à la date prévue (billets de train et résa à l’hôtel bookés). Autant dire mission impossible. Egoïstement peut-être, je privilégie Trash Times sans encore avoir à me justifier auprès d’un interlocuteur auto-centré qui tente intentionnellement ou pas de me faire sacrifier mes projets au profit des siens. Aujourd’hui encore, je ne regrette pas mon choix. Début mai : pour me donner du coeur à l’ouvrage, je reçois un message du boss évoquant une compensation pécuniaire aussi dérisoire qu’illusoire pour mes articles passés. Fin mai : les exemplaires de TT15 livrés, je prends le train pour Paris. Le fanzine reçoit un excellent accueil des différents camarades que je rencontre. De retour vers Bordeaux, je reçois un sms gratiné du boss de Disto qui tente un dernier coup de pression. Là, c’en est trop, je met un terme à cette collaboration sur le champs. S’ensuit une réponse matinée de mauvaise foi : tous les tors sont pour moi, j’ai « planté l’équipe de Disto ». Je suis « puni » pour un article commandité un moins plus tôt. Pourtant, il va encore se passer un bon mois avant que la campagne en crowdfunding de Distorsion ne démarre (fin juin) et il se passera encore deux mois et demi de plus avant que les fichiers du numéro soient acheminés à l’imprimeur (mi septembre). Le Distorsion Shock, dont l’existence même a été mise en péril par mon départ lâche et précipité, sortira finalement qu’en octobre. Gageons que le boss de Disto aura eu le temps de trouver un remplaçant pour lui écrire cet article qui lui tenait tant à coeur, puisqu’il figurera bien au sommaire. Tout est bien qui finit bien, comme tu dis : long live Distorsion et long live Trash Times !

      Cher(e) Camille, tu me reproches d’avoir quitté le navire avec couardise « quelques jours seulement » avant l’impression du numéro ? Trois mois et demi, soit une centaine de jours, c’est ça ta notion de « quelques jours » ? Qui réécrit l’Histoire ? Je pose juste la question, Camille. CQFD. A bon entendeur et « sans colère ni fâcherie ».

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