jeudi 17 mars 2016

5 zines par... Adrien Clerc

Rédacteur en chef du fanzine Torso (dont le prochain numéro sortira bientôt, info sur le site), Adrien Clerc a choisi à son tour de nous parler de 5 publications l'ayant impressionné et même influencé. Des titres pour le moins originaux et plutôt méconnus:

Exploding 6 - Visions extraordinaires (février 2001) : je suis tombé sur ce truc dans les sous-sols labyrinthiques d'une librairie aujourd'hui défunte. La couverture n'était pas bien belle et je ne connaissais pas cette publication, mais j'ai quand même décidé de la feuilleter. En parcourant le sommaire, mon intérêt modéré s'est transformé en excitation : « Dans l’œil de la mescaline », « Il faut demander la lune », « Le blanc comme générateur de visions », les titres des articles déchiraient ! J'ai acheté ce numéro d'Exploding séance tenante, et je l'ai lu d'un trait dans un bar, en sifflant une ou deux pintes de Leffe. Dehors, il faisait froid et nuit. À l'intérieur, explosaient ces Visions extraordinaires qui restaient pour l'heure des fantasmes, puisque je n'avais pas vu alors la plupart des films analysés.

Admiranda Restricted - Ambiances Américaines - Volume 2, Nord (1992) : quand j'étais étudiant en cinéma à Aix-en-Provence, on tombait parfois sur un numéro d'Admiranda, dans une bourse aux livres, un étalage de bouquiniste ou une brocante. Admiranda Restricted n'est pas vraiment un zine, plutôt une revue, mais il m'est impossible de faire l'impasse sur cette publication, tant elle fut déterminante dans mon propre parcours fanzinesque. Admiranda Restricted parlait de territoires argentiques familiers, mais de manière exigeante, privilégiait parfois les montages d'images, alternait textes denses ou très courts. En plus, Admiranda avait été conçue à Aix, des années plus tôt, ce qui donnait vraiment un parfum de possible aux rêves d'écriture sur le cinéma. J'ai pas mal de numéros sur mes étagères, mais je garde une tendresse pour celui-ci, qui est le premier que j'ai acheté.


Mort-né 1 (2007) : Mort-Né était un fanzine d'art et de littérature, que confectionnaient des amis proches. Il est sans doute assez compliqué de s'en procurer un exemplaire, mais c'était un petit zine au format A5 à l'esthétique punk assumée, un truc à la fois très joli et très trash, avec de courtes nouvelles, des petites BD, des illustrations percutantes. J'ai ma collection complète que je garde précieusement dans un tiroir, comme un bien précieux, ce qui est un peu ironique vu les conditions de production du machin, photocopié à la sauvage dans une boutique crasseuse de la ville.



Peeping Tom - Les Enfants d'Hitchcock (octobre 2013) : j'ai bien peur de ne pas avoir la cinéphilie très originale. Ainsi, si un réalisateur m'a marqué, c'est bien Alfred Hitchcock. C'est bien simple, quand on s'est lancé dans l'aventure Torso, je bouffais du Hitch à tous les repas, je rêvais en plans-séquences hitchcockiens, j'écrivais des scripts pompés sur Hitchcock, mais je n'aurais jamais osé consacrer un numéro au bonhomme. Des années plus tard, quand Jan Jouvert m'a demandé de participer à un numéro de son fanzine consacré à l'héritage d'Hitchcock, j'ai sauté de joie, en repensant à tous les films italiens sous perfusion hitchcockienne. J'ai adoré écrire ce papier, et j'ai encore plus aimé lire les contributions des autres rédacteurs, variées et stimulantes. Le fanzinat, c'est d'abord ça, la possibilité d'échanger et de partager des petits bouts de trajectoires. Des fragments de rêves et de délires.


Fatal Visions - The Wonder Years 1988-1989 - Compendium : pour finir, je vais présenter ce recueil des six premiers numéros de Fatal Visions, un fanzine australien édité par Michael Helms à la fin des années 80. C'est donc réservé à ceux qui parlent la langue de Frank Henenlotter, mais c'est un super voyage dans une aventure fanzinesque bien barrée.  Entre critiques de films bien obscurs et entretiens déjantés, Fatal Visions tient parfaitement ses promesses. 



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