mercredi 8 février 2012

Zine Story (partie 3)

 Source: Mad Movies (N°14, décembre 1976, par JP Putters).

"Les Pionniers

Vers 1963, il circulait, presque sous le manteau, un fanzine du nom de COMETE. Quelques pages de textes sans guère d'illustrations, tiré à une bonne cinquantaine d'exemplaires, COMETE ne dura que quelques numéros, puis disparut.

Un peu plus tard, il fut cependant repris par Jean-Pierre Fontana, qui refit un n°1 intitulé COMETE-MERCURY, et qui dès le n° 2 s'appela définitivement MERCURY. C'est également à cette époque que l'on vit apparaître le célèbre et coriace LUNATIQUE (septembre 63), ainsi qu'une foule de petits zines consacrés à la SF littéraire et aux échos informatifs: AILLEURS, LES CRAMPES, LUMEN, JARDIN SIDERAL, etc. tous d'un tirage assez faible et modestement ronéotypés. Cependant, le cinéma, jusqu'ici parent pauvre, commençait à se faire une petite place dans toutes ces publications, et particulièrement dans MERCURY où Gérard Temey fut nommé corédacteur en chef et responsable de la rubrique "Cinéma fantastique et SF". Des articles signés Jean-Pierre Bouyxou, Jean-Claude Michel, Raphael Marongiu, vinrent ainsi étayer les colonnes de MERCURY.
Pareillement, ATLANTA, autre zine du moment, édité par Michael Grayn, demanda à Michel Féron, fan belge, un papier régulier sur le cinéma fantastique. Le genre, merveilleusement défendu ailleurs par MIDI-MINUIT-FANTASTIQUE encore débutant, se frayait doucement son chemin mais, encore ce jour, aucun fanzine ne s'y était entièrement consacré. C'est alors que les rédacteurs de la partie cinéma dans MERCURY eurent l'idée folle d'un "Spécial Karloff" qui aurait le titre de MERCURY-BIS. Fontana et Temey donnèrent leur accord, et éditèrent ce MERCURY-BIS de 42 pages "Tout cinéma" et sous-titré justement, Ciné-Fantastique. Par un hasard de circonstances, il fut repris pour le magazine américain que nous connaissons actuellement sous ce titre. Tiré à 350 exemplaires (tirage assez important, pour l'époque), nous tenions enfin le premier fanzine qui osait ne parler que de cinéma fantastique.


Après la nuit des temps

Vers la fin de 1966, il devait se passer pas mal de choses importantes. En Belgique, Michel Féron créa un fanzine vaguement torché, tiré à la ronéo à alcool, qui rappelait furieusement les tout premiers zines du début des années soixante. Entièrement consacré au cinéma fantastique, de SF et au cinéma-bis, LE JOURNAL DE JONATHAN HARKER, qui sortait parfois sous le titre-canular des CAHIERS DU CINEMA-BIS, était fait par des copains, pour des copains. On y remarquait un humour assez peu châtié, tandis que les calembours impossibles volaient assez bas. Mais, sur ce ton rigolard, était fourni à l'amateur des renseignements précieux qu'il était pratiquement impossible de trouver ailleurs. Michel Féron faisait la chasse aux nudies (enfin des non-violents!) plus ou moins fantastiques qui passaient à sa portée (l'action se passait en Belgique, terre fertile, à l'époque, pour le cinéma-bis). La fréquence de parution restait assez fantaisiste, il n'était pas rare d'attendre six mois un numéro ou d'en recevoir trois coup sur coup. LE JOURNAL DE JONATHAN HARKER s'éteignit avec le n° 13, mais Féron édita d'autres zines convertis à la BD ou à la SF littéraire: MIZAR, ZAGURA, VO N'POLEZ NIN COMPRIND...

A la même époque, aux USA, Frederick Clarke éditait un des premiers zines américains vraiment important: THE GARDEN GHOUL GAZET, zine assez en rupture avec ce qui pouvait se faire à l'époque, surtout dans la partie iconographique. Il édita parallèlement un bulletin beaucoup plus bref destiné à faire la liaison entre les abonnés, ce bulletin s'appelait déjà CINEFANTASTIQUE. Plus tard, Clarke devait tout saborder pour se consacrer à une nouvelle formule de CINEFANTASTIQUE qui dure encore aujourd'hui. Guère plus tard que THE GARDEN GHOUL GAZET devait apparaître également GORE CREATURES et PHOTON, deux magazines qui ont fêté récemment leu dixième anniversaire. Pas mal pour des amateurs..."

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